Emmanuel Macron "est à la hauteur de la fonction" présidentielle "et de la mission historique qui est la sienne", a assuré mercredi le président du MoDem François Bayrou, soulignant la volonté du chef de l'Etat "d'aller au bout de questions sans réponse depuis des années".
"Je vous dis avec certitude que cet homme-là est à la hauteur de la fonction et de la mission historique qui est la sienne aujourd'hui", a déclaré M. Bayrou sur CNews. "Historique parce qu'on ne pouvait pas rester dans cette espèce d'impuissance généralisée que tout le monde constatait, sur laquelle tout le monde pleurait et devant laquelle tout le monde baissait les bras".
Disant ne voir "aucune arrogance" chez le chef de l'Etat, il a estimé qu'"il y a de la part du gouvernement et du président de la République la volonté d'aller au bout de questions qui étaient sans réponse depuis des années".
"Il y a une chose qui doit être pour le gouvernement une exigence de tous les jours, c'est que cet ensemble de décisions (...) de changements (...) de réformes portent en même temps un projet social, un projet pour ceux qui n'ont pas la chance d'être du bon côté de la barrière", a souligné le président du MoDem, jugeant qu'au sein de la majorité, son parti est "présent", "écouté" et "solide".
Le maire de Pau a également considéré qu'Emmanuel Macron avait "une mission historique à l'égard du monde".
Au niveau international, "la France a un poids mais ce poids n'était pas entendu depuis des années", a-t-il affirmé. "Ce qui est nouveau et ce qui est fort dans ce qui se passe aujourd'hui sur la scène du monde, et à Washington à cette heure-ci (où le président français est en visite d'Etat, ndlr), c'est qu'on entend une voix différente de la part de la France (...) une voix médiatrice".
"Vous avez une voix qui défend non pas l'intérêt égoïste de la France, non pas une vision de domination de la France, mais (...) une certaine idée d'un nouvel ordre du monde, une certaine idée de l'intérêt général du monde", a-t-il dit.
"Le pari initial" d'Emmanuel Macron de "charme" et de "séduction" envers Donald Trump "n'a pas fait bouger d'un iota les grands sujets", a déploré mercredi l'ancien ministre socialiste Matthias Fekl.
"Le pari initial du président Macron qui était de dire on déploie un maximum de charme, un maximum de séduction pour le président américain en le recevant le 14 juillet sur les Champs-Elysées (...) et ensuite en allant en visite d'Etat, pour l'instant, n'a pas fait bouger d'un iota les grands sujets", a regretté l'ancien ministre de l'Intérieur sur RFI.
"Sur l'Iran, nous assistons purement et simplement semble-t-il à un alignement de la diplomatie française sur les demandes américaines. Ce qui est très grave", a-t-il affirmé, alors que le chef de l'Etat est actuellement en visite à Washington.
Emmanuel Macron et Donald Trump ont appelé mardi à un nouvel accord pour contenir les ambitions de l'Iran, peu après que le président américain a qualifié le texte actuel sur le nucléaire de "désastre".
"Nous n'avons pas les mêmes positions de départ sur ce point", a reconnu le chef de l'Etat. Dimanche il avait répété qu'il n'y avait pas "de plan B" pour empêcher l'Iran de fabriquer la bombe.
Défendant un "accord fondamental pour la paix", M. Fekl, chargé des questions internationales au PS, a plaidé pour "une initiative européenne forte", jugeant que "l'accord iranien pourrait perdurer, y compris en cas de retrait des Etats-Unis, si l'Union européenne était crédible sur la scène internationale."
Mardi soir sur franceinfo, l'ancien candidat à la présidentielle Benoît Hamon avait lui aussi estimé que la "méthode diplomatique" d'Emmanuel Macron était "aujourd'hui en question".
"Il y avait dans les milieux français, l'espoir que la gentillesse d'Emmanuel Macron, la manière dont il jouait la proximité avec Donald Trump, l'emporterait. Il semblerait que cette tradition issue de Versailles n'a pas eu beaucoup de succès", a-t-il critiqué.
Emmanuel Macron "est obligé de s'aligner sur la position des États-Unis qui dénoncent l'accord" iranien, a déploré M. Hamon, jugeant qu'il fallait "s'inquiéter de la faible résistance qu'aura opposée Emmanuel Macron à cette stratégie de la force qui vise à démolir méthodiquement tout ce qui faisait accord jusqu'ici".
Deux cadres du groupe sont également entendus dans l'enquête sur des soupçons de corruption pour l'obtention de deux ports au Togo et en Guinée.
La garde à vue de l'homme d'affaires Vincent Bolloré, entamée mardi, a été prolongée dans l'enquête sur les soupçons de corruption entourant l'obtention par son groupe de... Lire la suite
De nouvelles protestations secouaient mercredi Erevan, la capitale d'Arménie, à l'appel de l'opposant Nikol Pachinian qui réclame des autorités une passation de pouvoir pacifique et des législatives anticipées, deux jours après la démission du Premier ministre contesté Serge Sarkissian.
Des milliers de personnes se sont réunies mercredi matin sur la place de la République, au coeur d'Erevan, haut lieu de la contestation anti-Sarkissian dans la capitale de cette ex-république soviétique du Caucase, en scandant "Nikol, notre Premier ministre!", a constaté un journaliste de l'AFP.
Face à la reprise de la contestation, des centaines des policiers et des forces anti-émeutes, ainsi que plusieurs véhicules blindés ont été déployés dans le centre-ville.
Député et opposant de longue date, M. Pachinian, qui s'est déclaré mardi "prêt à diriger le pays", a appelé ses partisans à descendre à nouveau dans la rue, après avoir affirmé sur sa page Facebook que le Premier ministre par intérim, Karen Karapetian, un fidèle du chef du gouvernement déchu, avait refusé d'entamer des négociations mercredi matin sur l'avenir politique du pays.
Alors que l'ancien président, récemment nommé Premier ministre Serge Sarkissian a annoncé son départ lundi, cédant après onze jours de manifestations, les députés du Parlement arménien ont sept jours, selon la loi, à compter de la démission du chef du gouvernement pour proposer de nouvelles candidatures à ce poste, et le vote pourrait avoir lieu le 2 mai.
Mais le Parti républicain de M. Sarkissian dispose de 65 sièges sur 105 au Parlement et il a toutes les chances de faire élire de nouveau son candidat, une option rejetée par Nikol Pachinian.
- "Le départ de Serge ne suffit pas" -
"Nous ne pouvons pas permettre au Parti républicain de continuer à diriger le pays", a déclaré M. Pachinian, dans une adresse vidéo mardi soir.
"Ce n'est pas seulement Serge Sarkissian qui posait problème, mais tout le Parti républicain (au pouvoir)", a-t-il affirmé.
M. Pachinian a également jugé "inacceptable" qu'un représentant de ce parti reste Premier ministre par intérim jusqu'à l'organisation des élections anticipées.
"Le départ de Serge ne suffit pas. Son parti veut rester au pouvoir mais le peuple veut qu'ils partent tous pour que nous vivions enfin normalement", a déclaré à l'AFP une manifestante, Rouzanna Vartanian, avocate de 40 ans.
"Nous réclamons que les républicains partent et que de nouvelles élections soient organisées. Sinon, rien ne va changer", a expliqué Varazdat Panoïan, metteur en scène, 28 ans, qui participait lui aussi à la manifestation sur la place de la République.
Pour sa part, Karen Karapetian a déclaré mercredi, lors d'une conférence de presse, ne pas être opposé à l'organisation d'élections législatives anticipées, tout en soulignant qu'une telle décision devait être prise par "toutes les forces politiques" du pays.
"Celui qui se dit être élu du peuple doit être élu lors des élections", a-t-il indiqué.
"Alors organisons des élections anticipées. Et si lui (Pachinian, ndlr), est vraiment élu du peuple, il remportera la victoire", a ajouté M. Karapetian.
De son côté, le président arménien Armen Sarkissian (sans lien de parenté avec son prédécesseur) a appelé toutes les parties au "dialogue".
"Je commence aujourd'hui des consultations avec les forces parlementaires et les forces politiques non représentées au parlement pour discuter des moyens de sortir de cette situation", a-t-il déclaré dans un communiqué, en espérant qu'un "compromis" sera trouvé.
Depuis le 13 avril, les manifestations se sont succédé à Erevan pour exiger le départ du Premier ministre Serge Sarkissian, accusé par les contestataires de vouloir s'accrocher à tout prix au pouvoir après avoir dirigé le pays pendant une décennie en tant que président, et de ne pas avoir su faire reculer la pauvreté et la corruption.
Le 23 avril, il a annoncé sa démission, en estimant "s'être trompé".